24/03/2013

Marathon finisher !

Voila. C'est fait. 1er marathon bouclé.
Pour mon 1er objectif affiché de la saison les cieux étaient encore capricieux, mais finalement pour moi qu'importe : ce n'est pas derrière un peu de pluie et un soit-disant vent que je me serais abrité si la cible n'avait pas été atteinte... car, OUI, elle fut atteinte !
42,195 km d'effort pour tellement d'émotions avant, pendant et après la course. Définitivement, le sport est magique.
Récit d'une demie-journée que je n'oublierai pas de si tôt !

A l'approche du 25ème kilomètre... nous en reparlerons de ce moment !


Une nuit courte et agitée


Après un repas de pâtes (évidemment) et une soirée télé que j'ai prolongée jusqu'à minuit car je sais que je n'aurais pu m'endormir avant, je me décide à aller au lit. Avec l'excitation et forcément un petit stresse lié de l'envie de bien faire et de l'interrogation qui entoure ce 1er marathon, la nuit fut donc agitée et très courte mais je n'avais pas de sommeil en retard donc cela ne m'inquiète pas plus que cela. Je me recouche une petite heure et à 6h15 les journalistes sont à la porte... comment ça "claque" d'écrire ça !
L'explication : France 3 Provence Alpes a prévu un direct du Marseille Marathon pendant une partie de la course et un reportage sur une personne courant son 1er marathon est prévu. Connaissant l'organisateur, celui-ci leur donne mon contact et rendez-vous est pris pour tourner quelques séances, de chez moi jusqu'a mon départ. Très sympa, ça a rajouté un peu de piment.

C'est pas encore Stade2 mais ça fait un bon souvenir !

Bref. Petite compote et hop c'est parti pour le Vieux Port. Vestiaire, échauffement, attente, sautillements et surtout adrénaline qui monte : depuis début fin novembre je m'entraîne en CàP pour ce marathon et j'y suis... faut y aller quoi ! Dernier coucou à la caméra et je m'élance.

Un début presque idéal


Je me suis (évidemment) laisser entraîner un peu par le flux de coureurs et donc parti - selon ma montre - à une allure de 4'15" au 1er kilomètre, soit une 20aine de secondes plus vite que ce je vise. Je calme néanmoins tout de suite le jeu et me cale à une allure moyenne de 4'26"/km... toujours selon ma montre.
En fait les 13 premiers kilomètres se passent très bien, je me sens en très bonne forme et avec une facilité qui font que le moral est au beau fixe. Je suis en avance sur mon objectif (qui est de 3h15) et en même temps j'ai l'impression de ne pas trop en faire, en tout cas je refuse d'aller moins vite car j'aurais l'impression de griller des secondes pour rien puisqu'il me semble vraiment être en totale endurance.
Seule toute petit ombre au tableau : j'ai les "tibias" qui me font mal, façon début de périostite, mais je connais cette douleur et je sais qu'elle passe, et c'est ce qui se passe !

Le parcours du Marseille Marathon

Ca roule et puis début d'alerte


Au moment de faire demi-tour sur le Boulevard Michelet je sais que ça va être assez roulant pendant quelques bornes. Je mets donc à profit mes grandes gambettes pour allonger la foulée et essayer de grappiller quelques secondes sans dépenser plus d'énergie. Au km 15 je prends un 1er gel avec de l'eau évidemment. Je ne louperai d'ailleurs aucun ravitaillement au cours du marathon : de l'eau tous les 5 kilomètres dès le 5ème et 3 gels aux 15ème, 25ème et 35ème. Rien de plus, rien de moins.
Arrivé le long de la Méditerranée, vers le km16, j'ai une petite douleur au ventre avec la désagréable sensation d'avoir envie d'uriner. C'est à ce moment que je rattrape Philippe (un membre des Sardines et de la SCO), il partage son expérience en me disant de ne pas m'enflammer et d'attendre le 30 / 31ème kilomètre pour "commencer ma course". Nous courrons donc ensemble dans le parc Borély, j'ai une allure légèrement supérieure à la sienne et je prends quelques longueurs d'avance. Ma p'tite femme est au-rendez-vous pour m'encourager, c'est toujours bien agréable !

Le pire moment de la course


Après avoir effectué les boucles dans le Parc Borély ma sensation s'accentue, clairement j'ai envie d'uriner mais pas seulement :(
Nous en sommes quasiment au kilomètre 24, des toilettes sont prévues à cet endroit du parcours... je les vois au dernier moment et en une seconde je prends la décision de ne pas m'arrêter : je suis d'après ma montre à 4'26"/km dans une forme quasi-olympique (mon quadriceps gauche commence tout juste à montrer son existence) et j'ai envie de tout sauf de perdre du temps !
Oui mais voila, connaissez-vous le "runner's trot" ? Si non, je vous laisse regarder le lien pour ne pas rompre à jamais le glamour de cet article voire de ce blog (je n'ai pas vérifier l'exactitude scientifique de cet article mais il ressemble à ce que j'ai vécu donc je suppose qu'il n'y a pas trop de bêtises de racontées). En effet, après avoir dépassé les toilettes depuis 400m j'ai désormais la certitude que je ne vais pas pouvoir continuer comme cela jusqu'au bout.
Les circonstances deviennent d'un coup toutes négatives : un mec juste derrière moi glisse sur une plaque d'égout, le début de la montée sur la corniche s'offre à nous, j'ai de plus en plus de mal à courir normalement avec ce problème très très (très) handicapant et puis accessoirement ce sont les 2 quadriceps qui désormais se rappellent à mon bon souvenir ; mais pourtant le chrono ne décroche pas : il en est hors de question ! Arrivé en haut de la 1ère montée je ne sais pas ce que je veux / peux faire, le stresse arrive et la détresse n'est pas loin... J'aperçois sur ma gauche un tas de buissons, ni 1 ni 2 je saute dedans (je passe sous silence les regards des autres coureurs ^^) et en 50 secondes à peine le problème est résolu. Je repars avec une sensation de bien être rarement ressenti (j'adore ce passage).

La confiance en soi c'est utile !


Tellement heureux d'avoir résolu le problème je n'ai qu'une seule obsession : limiter le temps perdu. J'aperçois Philippe au loin, je veux le rattraper dans un 1er temps. Je fais probablement l'erreur de repartir très vite, et en fait dès mes 1ères foulées après mon arrêt je comprends que désormais le vrai marathon commence : j'ai mal aux jambes et nous sommes au 26ème. Mais finalement ce mal est vraiment supportable, ce n'est rien de plus que des fibres cassées et de l'acide lactique (sur ce dernier point : on a l'habitude en vélo !). Je rejoins assez rapidement Philippe puis décide de reprendre l'allure que j'avais avant mes quelques déboires, ça passe bien jusqu'au retour vers le Vieux Port. Jusqu'au 32ème, les jambes font mal mais les kilomètres ne défilent pas moins vite et je compte bien sur mon bon entraînement pour tenir le coup...

Au fait : pourquoi les kilomètres sont plus petits sur ma montre ?!


Depuis le début de l'article je me force à ajouter la mention "selon ma montre" lorsque je parle du kilométrage. En effet, cela ne m'inquiète pas plus que cela, mais les pancartes officielles arrivent toujours 350m après le "bip" de ma montre (tous les km). Je ne réaliserai à aucun moment jusqu'à passer la ligne d'arrivée combien de temps correspond à cet écart : mais il n'est pas négligeable à pied ! D'autant plus que mon arrêt aux stands a amplifié l'écart et que c'est désormais un écart de près de 500m que j'ai... soit 2'15".
Or, tous les petits calculs que je fais pour savoir sur quelle base je suis : je les fais sur les données de ma montre. Autant dire que jusqu'au 40km (au moins) je pense être sous les 3h10. Mais tout ça ce n'est que de la réflexion d'après course.
Car pour le moment je commence sérieusement à me "bastonner" avec mon corps : quadriceps et mollets envoient des signaux de douleur assez incroyables à chaque foulée et désormais je sais que ma tête et mon cardio sont mes seuls amis. Une seule crainte : les crampes ou carrément une déchirure ou je ne sais quoi. Je ne m'en préoccupe guère, j'avance et essaie de tenir le rythme.

Du 32 au 40


Ce ne sont pas des pointures mais les kilomètres les plus longs que je n'ai jamais parcourus.
Je passe le ravitaillement 32,5km tenu par les Sardines, je suis content de voir quelques têtes connues qui m'encouragent mêmes si je prends à peine le temps de les saluer dignement... alors que pourtant (et c'est le cas de tous les bénévoles) : c'est quand même hyper sympa de leur part de passer une (très) grosse matinée sous la pluie à tendre des boissons à des mecs qui courent !!
A ce moment je me dis "Allez, arrivé au 35ème, il restera que 7km, ce sera joué". Nous nous dirigeons vers le port autonome de Marseille Fos, plus aucun spectateur, des flaques d'eau toujours plus grosses et des kilomètres qui sont de plus en plus long à défiler. C'est clairement la partie que j'aime le moins, avec des grandes lignes droites en aller/retour... à moins que ce soit la fatigue qui m'ait donné cette impression :) Mes jambes me font encore plus souffrir, j'ai l'impression qu'à tout moment les muscles peuvent se déchirer et mes jambes se dérober. J'ai le sentiment de ralentir légèrement mais en accélérant (ou en en ayant l'impression) légèrement je reste finalement à peu près à la même allure.
Les kilomètres 38 et 39 sont définitivement les plus durs. J'ai alors l'impression que le Vieux Port et donc la ligne d'arrivée est encore très loin et c'est dur de tenir, et pourtant il le faut tenir tenir tenir. Tout simplement à ce moment je ne cesse de me mettre en mode automatique et de me dire "ce n'est pas au 39ème que je vais relâcher alors qu'il reste moins de 15 minutes de course !". En revanche je commence à me poser des questions sur mon chrono et cette histoire de différentiel de distance. Un rapide calcul (qui devait être à peu près bon) me fait comprendre qu'il faut que j'accélère pour passer sous les 3h10'.

C'est l'arrivée !


Et en regardant les données cardio, effectivement je me suis un peu bougé car ma fréquence cardiaque a augmenté à partir du 40ème. Mon allure est entre 4'26" et 4'29" au kilo (selon ma montre...), jusqu'au bout quasiment je penserais passer sous les 3h10' mais finalement non : 3h10'50" (4'31"/km) ! Au moment où je passe la ligne je n'ai pas assez de lucidité et me dit que le chrono a peut-être été démarré avec le départ des handi 4' plus tôt... Réflexion idiote puisque mon chrono que j'ai déclenché quand je suis passé sur la ligne de départ indique bien plus de 3h10' (peu importe la distance que mon GPS affiche) !




Aïe aïe aïe les jambes


Je m'arrête net après la ligne, les 2 / 3 derniers kilomètres ont achevé mes muscles. Et alors que j'arrivais à courir il y a encore 20 secondes : je n'arrive plus à marcher ! Je suis obligé de tendre mes jambes et d'avancer comme si elles étaient plâtrées. Première fois de ma vie que j'ai cette sensation.
J'avance tel un zombie un peu perdu et avec beaucoup d'émotions mine de rien : ça y est j'ai fini mon marathon, avec un chrono assez largement en-dessous de mon objectif. Doucement je prends quelques fruits secs et m'hydrate, Sarah me rejoint et je n'ai qu'une seule envie : rentrer pour en finir avec cette pluie, me doucher et surtout m'asseoir / m'allonger.
Mais le chemin est long, très long. 2km en montée pour rejoindre la maison, je souffre et surtout j'en ai juste marre de lutter ! Je ne sais pas combien de jours il me faudra pour ne plus avoir mal aux jambes. Accessoirement dans 8 jours le duathlon longue distance de Gémenos est au programme avec, entre autres, 3 fois l'ascension de l'Espigoulier. No comment.




Mini-bilan


Le marathon se gagne en 2h19 (pour un record personnel à 2h13), d'autres coureurs avec des records aux alentours de 2h10 finissent en plus de 2h22. Tout le monde est unanime pour dire que les conditions étaient très difficiles, probablement mon chrono vaut assez facilement en-dessous de 3h10'.
De mon point vu : certes le marathon de Marseille n'est pas le plus rapide qu'il soit, loin de là. En revanche seule la partie dans le port autonome m'a vraiment laissé un mauvais souvenir, tout le reste était quand même super agréable ! C'est le pied de courir dans Marseille avec les rues rien que pour nous.

Bonus track


Retrouvez ci-dessous l'émission diffusée par France3, avec à partir de 1h04 le reportage qui me concerne !
Cliquez sur le lien sous l'aperçu si vous n'arrivez pas à visionner la vidéo sur cette page.





J'ajouterai des photos si j'en trouve quelque part !






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