02/08/2014

Un an après... Le défi fou de remettre le couvert (et pas n'importe lequel)

13 mois après le dernier post sur ce blog il est temps de laisser quelques traces de ce qui va se tramer dans 13 jours maintenant.
Un défi fou. Fou car l'épreuve l'est tout simplement mais aussi et surtout (j'insiste sur le surtout) compte tenu de mon emploi du temps depuis l'année dernière et cette finish line passée à Nice.
Retour sur 13 mois de folie, où le sport s'est parfois fait très discret et c'est tant mieux car il est revenu en force le coquin... et c'est pas toujours agréable !
Un nom d'épreuve mythique... voila de quoi il s'agit !
Seul PH fera partie de l'aventure, autant l'écrire tout de suite.
Mais un jour, c'est sûr, on s'en refera des moments sportifs uniques avec mon frère adoré.


Souviens toi l'été dernier


Après ce 23 juin 2013, la recherche de boulot a repris de plus belle pour moi avec de bonnes nouvelles assez rapidement. Cela m'a permis de profiter pleinement de l'été en maintenant un bel entraînement sportif et notamment des sorties vélo sous une canicule bien présente (une chaleur que nous n'avons pas eue cette année... pas encore en tout cas !).

Je retiendrai de ces mois de juillet et août 2013 deux sorties :

La 1ère au départ de Marseille pour aller croiser pendant quelques secondes le peloton du Tour de France, vers les Alpilles. C'était ma 1ère sortie vers ce coin : pas moche du tout non plus ! Une sortie longue à la clé :




Quelques jours passés à la montagne m'ont également permis de faire de belles ascensions : de Moutiers à Val Thorens... 35km d’ascension pour 1800m de D+ d'un seul coup c'est costaud !



Finalement après une fausse alerte début septembre j'ai pu poursuivre en septembre ce rythme très privilégié avant d'entrer une bonne fois pour toute dans une vie pro bien plus classique à partir du 1er octobre.

Une sortie vélo Nice -> Marseille avec 212km à la clé le 12 septembre a en quelque sorte marqué la clôture de cette période de transition !




Quelques courses, pour le plaisir ou presque !



La région ne manque pas de courses réputées et sympas et notamment le Marseille-Cassis. J'ai donc fait quelques courses en cette fin de saison 2013 :
  • Les 6km de l'Escampette au Parc Borély (Marseille) le 15 septembre : 20ème/396 à 3'53"/km
  • Marseille - Cassis le 27 octobre : 904ème/14494 en 1h29'42"
  • Les 10km de La Provence le 17 novembre : 212ème/1500 en 40'32"
  • Bike&Run de Martigues le (avec Philippe B.) : 8ème/70
  • Corrida du Vieux Port le 29 décembre (5,6km) : 81ème/916 à 3'58"/km
Ces quelques courses m'ont malheureusement montré à quel point je manquais de vitesse, courir un marathon en 3h10' et ne pas réussir à descendre sous les 40' sur un 10kilo tout plat... y'a quelque chose qui cloche mon gars ! Mais on ne rattrape pas de la vitesse comme ça avec quelques séances de fractionné en fin de saison, surtout après s'être entraîné pour un marathon et un Ironman pendant 6 mois !





Un hiver sans aucun objectif mais pas inactif


Je n'ai jamais coupé complètement depuis un an : aucune semaine à zéro heure de sport. Mais bien sûr le volume d'entraînement s'est effondré d'un coup à partir du 1er octobre. Il suffit de regarder cette vision d'ensemble !




Et pour cause donc : nouveau job, naissance du p'tit boy le 2 février, achat immobilier, travaux, ... tout sauf un planning qui laisse a priori du temps pour préparer une épreuve d'envergure de façon correcte et sérieuse.



Fin mars / début avril, 2 semaines de congés en Italie et Corse, avec femme, bébé...et vélo (!) m'ont permis de renouer avec les belles sorties parfois longues et surtout avec D+. De superbes paysages au passage, à vélo comme à pied (trail). Quelques photos en vrac de ces excursions plus qu'agréables :

5 Terres, Italie
5 Terres, Italie
Station de ski du Val d'Ese, Corse

Et quelques une de ces sorties où j'en ai pris plein les yeux :





Mais les mois d'avril et mai ont été difficiles avec les travaux dans l'appartement...(et un changement de poste accessoirement). Tant bien que mal j'arrive à maintenir le cap et à reprendre à partir de début mai une séance de vélo par semaine et à multiplier les séances de CàP (la natation on verra plus tard, encore que quelques pauses déjeuner sont passées à nager). Bien sûr d'ores et déjà au prix de sacrifices importants et d'une gestion d'emploi du temps parfois un peu dingue : se lever encore plus tôt, se coucher encore plus tard, ... l'impression de passer moins ne passer aucun moment posé juste à ne rien faire si ce n'est des calins au p'tit boy !

...mais voilà : la décision est prise !

Mais alors pourquoi tant de sacrifices puisqu'a priori aucun objectif ?!
Et bien si, il y en a un qui est dans beaucoup de têtes de Sardines :) ... L'EMBRUNMAN 2014.
L'idée est de battre le record du nombre de participants puis de finishers du même club, plus simplement de partager cette aventure avec le maximum de partenaires de club avec l'ambiance qui caractérise les Sardines : familiale ! Je suis au courant depuis ma 1ère sortie club en novembre 2012 ! A l'époque c'était parfait pour moi car je ne pensais pas faire d'Ironman l'année dernière dès ma 2ème année de triathlon.
Mais avec mon actualité familiale et pro et après avoir fait l'IM de Nice l'année dernière ma participation était plus que remise en question. Aussi, il était clair que la probabilité que je sois au départ à Embrun le 15 août 2014 était plus de l'ordre de 10% que de 90 ! J'avais donc annoncé que je me déciderai tardivement en mai ou juin afin de savoir si cela serait réalisable, sachant qu'évidemment pendant ce temps une bonne 30aine de Sardines ne se posaient elles pas de question et étaient à fond dans l'entraînement ce qui me poussait plutôt à me dire : "Je ne serai jamais assez entraîné moi !".

Et puis... grâce à :
  • L'aide plus que précieuse de mes parents dans nos travaux (merci Papa, merci Maman... mais aussi merci Morgan, merci CE, ...),
  • Notre famille qui se relaie tout l'été pour garder à domicile p'tit boy, merci mille fois,
  • Ma femme chérie qui a accepté que je parte pour la 2ème année d'affilée dans l'aventure d'un triathlon longue distance (mais pas avec les mêmes conséquences sur notre rythme de vie !),
  • L'émulation donc des Sardines,
  • Et quand même accessoirement ma volonté / motivation personnelle pour m'entraîner malgré tous les freins précédemment exposés...
...j'ai décidé de le faire !



Un tri LD pour être sûr puis le début de la prépa



J'ai pris ma décision définitive le 1er juin au soir après avoir fait le triathlon longue distance (1,8km - 90km - 20km) d'Hyères. Un half pas cher et très bien organisé que je souhaitais faire histoire de mettre un dossard en 2014 et donc pour valider le fait que mon niveau n'avait pas régressé au point de ne pas réussir à courir un semi après 90km de vélo par exemple.

Résultat : c'est passé et pas trop mal. Je n'ai pas envoyé en vélo comme je suis sensé savoir le faire mais cela m'a permis de tenir les 12km/h sur la CàP. En natation idem, j'ai perdu un peu mais rien de catastrophique et rédhibitoire dans l'objectif d'un IM.



Les activités correspondantes :


Évidemment je perds quelques minutes qui finissent par faire des dizaines de minutes sur mes amis Sardines dont j'avais un niveau semblable l'année dernière et qui sont eux au taquet depuis déjà plusieurs mois dans leur prépa pour Embrun !
Mais qu'importe : je suis bien motivé à enchaîner et augmenter le volume pour retrouver quelques sensations sympas en vélo sur le long (avant tout) puis de multiplier aussi les sorties longues en CàP.



Ma philosophie de préparation




Je n'oublie pas que le challenge n'est pas gagné d'avance, mon volume est jusqu'ici réduit au minimum, surtout il est complètement irrégulier (des semaines à 300 bornes de vélo, d'autres à 0... mais depuis le 20 avril aucune semaine passe sans au moins une sortie vélo par exemple). Alors me faisant confiance je décide de faire au mieux avec le temps que j'aurais et surtout les créneaux libres que j'aurais : 3 mois, avec des contraintes fortes qui restent dans mon emploi du temps.
En d'autres termes je sais que je ne vais pas avoir 12 semaines ininterrompues à 20h d'entraînement, que certains (beaucoup) de mes séances seront à caser le soir parfois tard et que surtout il va falloir accepter de sentir mon corps ne pas réussir autant à enchaîner que ce je faisais encore il y a quelques mois.

J'essaie alors (ce que j'avais déjà tenté le 20 mai avec l'Izoard et le Ventoux) de profiter de chaque déplacement pro à Gap pour aller vers Embrun reconnaitre le parcours. Parfois il fait froid, souvent il fait nuit en fin de sortie, régulièrement il pleut mais je sens que la forme revient au fur et à mesure des sorties et la motivation reste ainsi intacte. Le seul hic est vraiment les énormes sacrifices que cela demande avec des retours à la maison à 1h du mat' après avoir fait le trajet et des moments passés en famille de moins en moins nombreux.
A partir de mi-juin (soit 2 mois avant l'épreuve) j'adopte un rythme d'entraînement plus régulier et arrive à doubler voire tripler les séances de vélo par semaine, je prends en même temps la pleine mesure de la difficulté que représente cet Embrunman.




Quelques unes de mes recos :



J'exclue quasi-totalement par manque de temps la natation et me contente de quelques pompes par-ci par-là pour ne pas trop fondre du haut du corps et ne pas sentir les bras me brûler dès les premiers mouvements de crawl.
Je multiplie les sorties longues comme prévu en vélo et CàP avec quelques enchaînements (mais pas tant que cela).

En fait je suis persuadé (mais ce n'est pas l'avis de tout le monde et ce n'est pas ce qui est visiblement préconisé) que l'urgence absolue pour moi est de retrouver coûte que coûte mon niveau en vélo. Si j'arrive à atteindre cet objectif j'ai l'espoir d'arriver sur le marathon dans des conditions acceptables (j'ai bien dit acceptables et non "frais" comme ça a pu être le cas à Nice : la faute à un parcours vraiment mais alors vraiment difficile). Et c'est donc aussi pour ce marathon que je me prépare avec quelques rares séances de VMA et surtout des séances longues. Les enchaînements sont pour moi beaucoup moins utiles sur le très long que sur le court.

Et puis j'aime le long ! Alors je me fais plaisir :




Bilan de la prépa


En résumé et car je suis toujours addict au suivi chiffré de mes entraînements voici quelques repères sur mes entraînements avec une comparaison avec 2013 :

Du 23 février au 23 juin 2013 (4 mois)

Du 1er avril au 1er août 2014 (4 mois)

Distance - 2014

Temps - 2014


Ces quelques chiffres montrent qu'en cumulé et au niveau de chiffres je ne suis pas tant largué que cela par rapport à ma préparation l'année dernière pour Nice !
En effet sur les 4 mois jusqu'à J-14 de l'épreuve :
  • 30heures de différence d'entraînement seulement,
  • Distance et D+ sont mêmes légèrement à l'avantage de 2014.

Mais bien sûr les éléments suivants permettent de comprendre aisément que les chiffres sont à prendre avec recul :
Ventoux le 23 juillet 2014
  • 50 activités de plus en 2013 qu'en 2014 : beaucoup plus de séances de qualité et de la natation...
  •  Ces chiffres ne parlent que des 4 mois précédents et donc gomment les écarts beaucoup plus importants du début d'hiver (octobre à février) : j'étais au taquet l'année dernière à cette période avec notamment la préparation de mon marathon de mars 2013,
  • Et enfin ces stats ne font pas état du manque de sommeil lié à mon emploi du temps et donc l'assimilation qui est forcément moins bonne cette année que l'année dernière...
...L'analyse c'est bien, le feeling c'est important et peut-être même primordial sur la longue distance ! Et je peux vous dire que dans la tête je suis fort, je n'ai pas fait tout ça pour rien, pas peur du vélo car je commence à me sentir vraiment prêt, pas peur de marcher sur le marathon... car je sais que je marcherai à un moment donné. Mon niveau d'il y a un an pouvait me faire espérer un moins de 13h sur l'Embrunman (2h de plus qu'à Nice), là je reste en compétition contre le chrono car je n'arrive sinon pas à me motiver suffisamment donc je ne suis pas totalement dans la mentalité : "le finir ce serait déjà bien". Donc clairement :
  • Au delà de 14h je serais déçu,
  • Entre 13h30 et 14h content avec une pointe de déception non justifiée du style "Ah si seulement je m'étais entraîné plus tôt dans l'année..." (Totalement injustifiée car cela voudrait dire que je ne suis pas Papa par exemple : hors de question ! :D)
  • Entre 13h et 13h30 : ravi et inespéré...
  •  Moins de 13h : arrête tes conneries mec !
Bref un 13h29'59" ce serait la folie mais honnêtement inespéré pour moi cette année.


Mais l'Embrunman c'est quoi au fait ?!


- "T'as fait l'Embrunman ?"
- "Non"
- "Ah... tu fais pas vraiment du triathlon alors".

A peine exagéré, mais bien sûr l'Embrunman c'est l'épreuve mythique par excellence : ancrée depuis 30 ans dans la paysage européen du triathlon, réputée comme "un des" voire "le plus" dur des triathlons d'Europe si on met de côté le Norseman, un départ natation de nuit, une organisation à l'ancienne jusqu'à aujourd'hui (qui revendique pleinement son opposition aux grandes organisations privées comme WTC pour Ironman) et bien évidemment avant tout un environnement grandiose : Embrun et son plan d'eau, le lac de Serre-Ponçon, le Col de l'Izoard et la météo qui même en plein cœur du mois d'août peut jouer de mauvais tours.

Parcours natation : 3,8km en deux boucles dans le plan d'eau d'Embrun. Départ à 6h pétantes, de nuit !

Parcours vélo : 188km, l'organisation annonce 5000m de D+ en réalité c'est plutôt 3500m D+. Pour l'avoir donc reconnu (jamais l'intégralité d'un seul coup) : il est vraiment mais alors vraiment dur, à la hauteur de sa réputation en fait... Bien sûr il y a l'Izoard (85km de course au pied de l’ascension) mais pas seulement : belle bosse dès le km0, les gorges à partir de Guillestre en faux plat montant jusqu'au début de l'Izoard, retour depuis Briançon avec une succession de faux plats montants, casse-pattes, raidillon suffisamment longs pour ne plus s'appeler raidillons (mur du Pallon), vent souvent présent sur ce retour et pour finir en beauté le fameux "Chalvet" au-dessus d'Embrun... Bref du costaud.

Le marathon : la distance vous la connaissez mais le profil est digne de celui du vélo (allez je vous l'accorde pas tout à fait quand même)... pas plat quoi. Plusieurs tours autour du plan d'eau, une montée dans le centre d'Embrun bien raide, un faux plat montant que j'imagine déjà interminable le jour J tout là bas pour rejoindre Barratier. En résumé de grands moments de solitude (non non il y aura des Sardines partouuut !) et de souffrance en perspectives.


Les jours à venir


Nous sommes aujourd'hui à J-13 : bref la pression monte.
Dès dimanche nous montons à Embrun avec ma petite famille pour 2 semaines de congés, qui se termineront donc le 15 août par le triathlon.
Je compte encore enchaîner les gros entraînements jusque mardi, ensuite on calme sérieusement le jeu avec peut-être une sortie longue à pied tranquilou et une petite sortie vélo avec les copains du club mais pas plus de 70km pour moi et très très souple.
J'ai un tellement bon souvenir de mon état de fraîcheur sur Nice l'année dernière que je vais vraiment calquer mes 2 dernières semaines sur ce que j'avais fait à l'époque. On va profiter d'avoir du temps pour cuisiner des bons petits plats équilibrés et surtout rattraper tout le sommeil en retard accumulé. Et puis bien sûr et surtout l'objectif sera de profiter du petit boy et de ces jours en famille qui se sont fait trop rares dernièrement, tout en se motivant à bloc avec l'ambiance qu'il y aura tout au long de la semaine avec les différentes épreuves et la présence d'autant de Sardines !


La Sardine embrunaise...


A très bientôt pour le CR de la course ou peut-être même avant pour une description des dernières impressions et de l'ambiance sur place.

Un défi fou je vous dis...

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